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1-1-3-3 : Les non-linéarités des HP et enceintes

Mise à jour : 24 février 2023, Antidote 11.

 

Ce chapitre n'est pas de moi, sauf le dernier paragraphe.
Lorsque je l'ai remis en forme fin février 2023 (html5, CSS), la date de création était 15 juillet 2008, il est possible qu'il soit encore plus ancien.
Je suis incapable de vous dire aujourd'hui qui a écrit le chapitre, et j'en suis désolé.

Ce chapitre est pertinent pour les utilisations des haut-parleurs en sonorisation.
Pour une utilisation en hi-fi, loin des limites maximums des haut-parleurs, son intérêt est moindre.

 

Toutes les simulations de haut-parleur se font avec une hypothèse de petits signaux qui entraînent des petits déplacements.
Dès que le niveau augmente, les petits signaux et les déplacements deviennent plus importants.
Les hypothèses simplificatrices ne sont plus valables, les non-linéarités apparaissent.
Pour un même niveau sonore, un 38 cm aura beaucoup moins de non linéarité qu'un 10 cm, un grand coffret sera plus linéaire qu'un plus petit, un grave qui coupe haut en fréquence sera plus linéaire qu'un autre qui coupe plus bas.
C'est aussi une superbe démonstration de l'incapacité de certain grave à faible rendement et à grande élongation a reproduire correctement le grave.
Il y avait, en 2008, au moins une thèse en court sur la simulation des haut-parleurs aux grands débattements, ce qui est bien la preuve que les modèles actuels ont leurs limites, et qu'il faut en tenir compte.

 

Non-linéarité des enceintes acoustiques :

Les calculs d'optimisation d'enceinte acoustique sont conduits en considérant des petits signaux.
Pour la charge des haut-parleurs de grave ont met généralement ceux-ci dans des caissons clos ou à évents pour éviter le court-circuit acoustique.

Les comportements non linéaires qui apparaissent pour les forts signaux sont dus d'une part à des non-linéarités apparaissant au sein même des haut-parleurs et d'autre part à des non-linéarités induites par le coffret et l'air qu'il contient.

Cette hypothèse n'est valable que lorsque le haut-parleur est utilisé "à la limite", et pas en usage normal avec 10 ou 20 dB de marge sur le niveau sonore maximum.

À cause de ces imperfections en doublant la puissance produite par l'amplificateur, on n'augmente pas exactement le niveau sonore de +3 dB, mais d'une valeur inférieure.
Dans une enceinte 3 voies, c'est le haut-parleur de grave qui sera le plus affecté par cette perte de niveau relatif, vient ensuite le haut-parleur de médiums, puis le haut-parleur d'aigus.
Il y a donc non seulement une perte globale de rendement, mais aussi un déséquilibre tonal entre les trois voies qui s'accentue avec l'augmentation de la puissance reçue par l'enceinte.
Les enceintes de sonorisation qui sont conçues pour travailler à forte puissance, tiennent compte de ces phénomènes : elles sonnent généralement très mal à bas niveau.

 

Les non-linéarités des haut-parleurs :

Les principales causes de distorsions non linéaires pour les haut-parleurs électrodynamiques sont :

image622.jpg

 

Une autre cause de distorsion non linéaire est l'effet Doppler-Fizeau (variation du bruit apparent d'une voiture de course qui s'approche puis s'éloigne) car lorsque le diaphragme rayonne deux sons purs, celui de fréquence plus haute est modulé en fréquence (en quelque sorte porté) par celui de la fréquence la plus basse avec création de composantes inharmoniques.
L'effet est le même qu'une distorsion d'intermodulation liée à une non-linéarité d'amplitude, c'est aussi une perte.

Ici encore les conclusions sont vraies pour un haut-parleur de sonorisation utilisé à la limite, et pas en écoute haute-fidélité avec 10 ou 20 dB de marge par rapport au niveau sonore maximum.

 

Non-linéarité dans les coffrets :

Les coffrets d'enceinte (la boîte et l'air quelle contient) interviennent aussi par leurs limites physiques dans des phénomènes de pertes.
L'analyse en basses fréquences se fait toujours en admettant que l'enceinte est un composant linéaire, infiniment rigide, contenant un fluide (l'air) parfait.
Pour les grandes élongations, ce n'est plus le cas, il y a ici plusieurs phénomènes qui peuvent intervenir :

L'écoulement laminaire ou turbulent dans un évent est très bien caractérisé par le nombre de Reynolds.
Si vous faites en sorte d'avoir une vitesse de l'air dans l'évent telle que le nombre de Reynolds reste inférieur à 20000, vous n'aurez aucun problème.
Si par contre vous dépassez les 50000, vous êtes mal.

 

Autres considérations et conclusions :

À la lecture de ce qui précède, on se demande comment tout cela peut marcher ?
Mais ce n'est pas tout à fait fini.
Toutes les pertes énoncées ci-dessus vont, la puissance augmentant, progressivement porter le système acoustique vers un désalignement de plus en plus flagrant entre la charge soigneusement calculée (enceinte close, enceinte Bass reflex) et le haut-parleur.
Ce désalignement va avoir une influence sur le rendement global du système, notamment si l'optimisation du coffret a été faite en écrivant l'égalité entre le rendement à vide et le rendement monté.
On a ici une sorte d'effet cascade.
La perte globale de qualité sonore de l'enceinte et de son rendement peuvt être directement liée principalement :

Pour la reproduction des basses fréquences, il est clair qu'il vaut mieux avoir un haut-parleur de 18" dont la suspension est rigide (et ayant donc une fréquence de résonance élevée pour sa classe de diamètre, tel le BEYMA 18LX60) chargé par un volume important (au moins 350 L), qu'un 12" type champion musclé à suspension molle (fréquence de résonance basse), aux débattements titanesques et chargés par un volume ridicule.
Pour un niveau sonore donné, le premier travaillera encore dans une plage quasi linéaire alors que l'autre sera déjà en pleines non-linéarités.
Cela s'entend très bien à l'écoute, mais les lois du marketing sont immuables et veulent toutes faire croire que celles de l'acoustique ne le sont plus.
Ah, cette longueur d'onde !

Au vu de la diversité des phénomènes décrits, de leur hiérarchie (qui ne peut être examinée qu'au cas par cas et ce en fonction du haut-parleur et de la charge) et de leur relative complexité, il semble difficile, sinon impossible d'énoncer une loi mathématique simple et globale qui donnerait le rendement d'un système acoustique en fonction de la puissance électrique apportée.
Cette loi bien évidemment démontrerait qu'en doublant la puissance électrique délivrée par l'amplificateur, le gain acoustique est inférieur au +3 dB théorique.
Ce gain théorique de + 3 dB, est d'autant plus optimiste que l'on monte en puissance, car il y a accroissement des contraintes et donc augmentation des pertes et distorsions causées par les comportements non linéaires du haut-parleur, de son coffret et de l'air.

En conclusion, dans la pratique, seule une mesure peut donner un ordre d'idée de la perte relative de rendement en fonction de la puissance électrique délivrée par l'amplificateur.

Une question plus judicieuse est celle de savoir quand un système acoustique quitte le domaine de linéarité ou quasi-linéarité pour entrer dans la zone non linéaire.
Pour un haut-parleur de grave, cette zone devrait pouvoir être délimitée en fonction des paramètres du haut-parleur (puisqu'on veut une valeur raisonnable du déplacement x qu'il convient de ne pas dépasser) et du volume Vb, d'où la proposition des 2 critères de qualité statique et dynamique du chapitre suivants.

 

Avis externes :

Avoir une conviction sur un sujet n'empêche pas d'écouter les avis des uns et des autres, et d'en faire état.

J'ai de plus en plus de retour d'Internautes qui me disent que les 25, 31, 38 cm à élongation très longue et membrane lourde marchent très bien en caisson de graves, à condition de ne pas leur demander de monter très haut.
La limite haute est souvent placée vers 60 Hz.
Je sais aujourd'hui que le critère important n'est pas la masse de la membrane, mais l'inductance de la bobine mobile qui doit être aussi faible que possible.

Certains me disent avoir comparé à l'écoute le caisson équipé du 55 cm CABASSE avec un RAPTOR de 38 cm, et avoir préféré le RAPTOR au CABASSE.
Avouez qu'un tel propos dérange.

D'autres réalisent des caissons, et les mesurent avec un protocole rigoureux et inattaquable.
Quand les non-linéarités ne se retrouvent pas à la mesure, il n'y a que deux solutions : soit les non-linéarités sont beaucoup plus faibles que prévu, soit les mesures ne se sont pas attardées sur le bon critère.
J'avais regardé, il y a quelques années, le volume d'air Vd déplacé par la membrane, divisée par le volume interne Vb de l'enceinte : je n'ai trouvé aucune conclusion pertinente, mais suis-je allé assez loin ?

Je continuerai à recommander les grands HP dans un grand volume pour faire un caisson de graves.
Cela ne m'empêchera pas de regarder de près les autres solutions pour essayer de comprendre.

 

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Il y a un savoir-vivre élémentaire qui consiste à demander l'autorisation avant de reprendre tout ou partie de ce qui est écrit dans ce chapitre.
Je vous donnerai l'accord, demandez-le simplement pour être en règle. Sont exclues les demandes extravagantes, les demandes de copie de ma base de données haut-parleurs.


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